« La femme n’est victime d’aucune mystérieuse fatalité: il ne faut pas conclure que ses ovaires la condamnent à vivre éternellement à genoux. »

Simone de Beauvoir

Naturopathie et troubles menstruels

Comment la naturopathie peut aider les femmes qui ont des règles douloureuses, ou qui souffrent des symptômes de la ménopause.

Les cycles menstruels et les perturbateurs

Les cycles menstruels durent environ 38 ans dans la vie d’une femme. Il est le résultat d’un balai d’hormones dont le but est d’assurer la reproduction. Quand le corps parvient à bien faire son travail, tout va bien. Cependant, ces phénomènes sont très sensibles à certains facteurs:

– L’alimentation

  • les régimes trop stricts (le corps a besoin de bon gras !)
  • une alimentation trop riche en sucres
  • les aliments industriels
  • des carences en vitamines et minéraux

– L’environnement extérieur:

  • en première ligne, le stress. Un stress peut provenir d’un événement marquant: deuil, séparation, déménagement, d’une pression au travail, d’un environnement familial, d’un surmenage, etc.

– Les perturbateurs endocriniens

  • ce sont en général des pollutions qui proviennent de notre environnement et qui agissent sur notre système hormonal (appelé aussi système endocrinien. Les hormones sont des messagers du corps. Elles régulent différentes fonctions, dont les cycles menstruels. Les perturbateurs viennent bousculer le bon fonctionnement de ces hormones. On les trouve beaucoup dans les produits cosmétiques…

le mode de vie : 

  • la sédentarité: pas assez d’exercice physique peut perturber le règles.
  • le sport intensif
  • la qualité du repos

Les conséquences peuvent être:

  • un cycle irrégulier
  • un flux anormal (trop faible, trop abondant, parfois en dehors des règles)
  • Des douleurs d’intensité variable (contractions utérines, douleurs diffuses dans le bassin, les jambes, le dos, les seins hyper-sensibles…)
  • Des migraines
  • Des nausées
  • Des troubles de l’humeur pouvant aller jusqu’à la dépression
  • Des problèmes de peau
  • etc…

Et quand arrive la ménopause, ce sont d’autres phénomènes qui se peuvent se manifester:

  • Bouffée de chaleur
  • Troubles du sommeil
  • Sécheresse vaginal
  • Troubles de l’humeur
  • Troubles urinaires
  • etc…

Autant dire que ce phénomène naturel peut donner du fil à retordre…

Le coût des problèmes menstruels

Les règles, lorsqu’elles se déroulent normalement, ont un coût, notamment en protections hygiéniques. On en parle plus depuis la parution, en février 2020, d’un rapport d’information à l’Assemblée Nationale sur les menstruations. On y aborde un thème nouveau: la précarité menstruelle, c’est-à-dire l’inégalité financière des femmes face aux règles.

Il y a un autre coût: celui du syndrôme prémenstruel ou règles douloureuses.

Par « coût » ici, entendons plusieurs choses:

Le coût financier

Si une femme décide de se mettre en arrêt car elle souffre de ses menstruations, il lui en coûtera 3 jours de carence dans le secteur privé. La plupart du temps, ce n’est pas l’option choisie.

Le coût en congés

L’option choisie est plutôt de prendre sur ses jours de congés. 

Qu’aimez-vous faire de vos jours de congés? Des choses agréables? Prendre du temps pour votre famille? Vous adonner à votre passion? Régler des choses importantes?

Quiconque a connu des règles douloureuses, ou une femme en train de les subir, sait qu’il ne se passe rien de tout cela. Elle souffre et elle attend que ça passe. Point.

Le coût en énergie

Certaines femmes iront tout de même au travail, pliées en deux, mais elles iront. La douleur est gourmande en énergie. Le travail à faire requiert aussi de l’énergie. La femme puise dans ses ressources profondes. C’est un cercle vicieux. Un corps fatigué est vulnérable, l’immunité s’effondre, l’humeur aussi et ainsi de suite…

Le coût émotionnel

Une étude néerlandaise a pu produire un chiffre intéressant, mais désolant. Sur les 13,8% de femmes qui s’absentent du travail à cause de leurs règles, seul 20,1% déclare que c’est à cause de leurs douleurs menstruelles. Pudeur? Honte? Peur? Devoir se justifier de subir son cycle pose visiblement question.

La naturopathie à la rescousse

Avec le médecin, la femme vérifie d’abord qu’il ne s’agit pas d’une pathologie (ou d’une grossesse !) Ensuite, quelles options lui reste-il? La bouillotte, les antalgiques, le lit et l’obscurité en attendant que ça passe… Et ça passe. Mais ça revient, bien évidemment !

La naturopathie dispose d’un éventail de solutions naturelles, notamment, en ce qui concerne ma pratique,  en:

Hygiène alimentaire

  • le foie a un grand rôle à jouer dans le bon déroulement des menstruations. Cependant, il est souvent malmené par notre alimentation moderne, surchargé, fatigué. Il faut alors lui accorder un répit, le nettoyer et lui permettre de fonctionner normalement. Il y a des plantes médicinales spécialisées dans ce domaine.
  • Ensuite, pour ne pas que cela recommence, il faut changer certaines habitudes alimentaires. 

Compléments alimentaires

  • Lorsque l’alimentation a créé trop de carences, en vitamines et minéraux, il est utile de recourir de façon ponctuelle aux compléments alimentaires. Cela permet de redresser le déséquilibre rapidement. Cela implique aussi une correction des habitudes alimentaires.

Hygiène de vie

  • L’heure du coucher a de l’importance sur la qualité du sommeil
  • Le repos assure un bon fonctionnement des cycles
  • Des petits rituels le soir avec les huiles essentielles préparent le sommeil.

Gestion du stress

  • Le stress est un des facteurs principaux de désordre de tout ordre.
  • Il déséquilibre les émotions. Pas facile de toujours les gérer, de prendre du recul et de rester zen…
  • Les huiles essentielles sont des alliées pour aider l’esprit à retrouver le calme.

Plantes médicinales

  • Certaines plantes agissent comme des hormones. On dit qu’elles ont un effet « hormon-like ». Elles vont aider à rétablir un terrain déséquilibré. 
  • Certaines plantes agissent sur la douleur
  • D’autres agissent sur le système nerveux plus généralement
  • En fonction de votre état, il faut faire un choix judicieux pour assembler le bon « cocktail ».

Huiles essentielles

  • Beaucoup de gens ont peur de prendre l’initiative de les utiliser seuls. Une fois de plus, chaque personne est unique, et les huiles essentielles doivent être choisies en fonction des spécificités de chaque personne.
  • Elles peuvent être utilisées en massage local, en olfaction ou en interne (mais là, il faut l’avis d’une* naturopathe spécialisé en aromathérapie.)

Ces techniques vont rééquilibrer le terrain, agir favorablement sur les causes mais aussi les symptômes des troubles menstruels.

L’approche naturopathique est donc entièrement individualisée, car chaque femme est unique.

Seul un entretien poussé peut renseigner la naturopathe. Chaque personne a son bagage d’expériences et d’émotions associées, de traumatismes, d’antécédents médicaux, d’héritage génétique, son mode de vie, ses résistances, ses peurs, sa façon de gérer les émotions, ses attentes, ses aspirations…

Une collaboration entre vous et la naturopathe.

  • Au départ

C’est une relation de confiance qui s’installe. Vous avez confiance dans les conseils de votre praticienne. Elle vous fait confiance pour mettre tout en oeuvre pour aller mieux. D’ailleurs c’est bien parti puisque vous avez pris rendez-vous: le plus dur est fait !

  • La suite

Un dialogue va s’installer, pas seulement dans le cabinet, mais aussi en dehors. Entre deux séances, vous aurez des questions, des interrogations, des remarques. On parle ici de suivi. Ce suivi ne se cantonne pas à vos visites au cabinet. Une fois que le processus est enclenchée, vous et elle n’ avez qu’un seul but: que vous alliez mieux.

  • La fin

Lorsque le but est atteint, lorsque vous vivez sereinement vos cycles menstruelles ou votre ménopause, on se dit au revoir. Au revoir seulement? Et bien, souvent, vous aimez faire un petit tour, une ou deux fois par an, pour faire un point. Parallèlement,  vous avez compris que la naturopathie peut vous aider dans beaucoup de domaines finalement.

Et puis ça fait toujours plaisir de se revoir !

* Vous avez remarqué? Je dis « une » naturopathe. Je n’ai pas envie de généraliser en employant le masculin, parce qu’après tout, je parle de mon métier, et je suis une femme ! ; )